Débat entre Boris Diop et Souleymane Bachir: Un autre universitaire s'en mêle!
Etudes
L’universitaire et historien sénégalais Boubacar Barry, évoquant le débat ayant récemment opposé Souleymane Bachir Diagne et Boubacar Boris Diop au sujet du legs de Cheikh Anta Diop, invite les intellectuels à plus de tolérance pour rester davantage à l’écoute de l’autre.
"Les intellectuels doivent être suffisamment tolérants pour écouter l’autre. C’est comme ça que l’on avance", a déclaré l’auteur de "La Sénégambie du XVe au XIXe siècle : traite négrière, Islam et conquête coloniale", actuellement à la retraite.
Le professeur Barry, d’origine guinéenne, était interrogé sur le débat par presse interposé entretenu ces derniers jours par l’écrivain et philosophe sénégalais Boubacar Boris Diop et son compatriote Souleymane Bachir Diagne, spécialiste de l’histoire des sciences et de la philosophie islamique, enseignant à l’Université de Columbia, aux Etats-Unis.
Le premier semble reprocher au second de minimiser la portée de la pensée du savant et historien sénégalais Cheikh Anta Diop ainsi que son apport pour les sociétés africaines modernes.
Ce à quoi Souleymane Bachir Diagne, agrégé de philosophie, a répondu en pointant une mauvaise compréhension de son propos qui était plutôt selon lui un hommage à Cheikh Anta Diop.
Selon Boubacar Barry, l’exercice auquel Boubacar Boris Diop et Souleymane Bachir Diagne se sont prêtés relève de quelque chose de "tout à fait normal".
Il ajoute que "toute pensée est datée dans le temps et dans l’espace, et par conséquent n’est ni l’Evangile ni le Coran", soulignant que l’exercice auquel Boris Bachir se sont prêtés est quelque chose de tout à fait "normal".
Le professeur Boubacar Barry, qui se revendique aussi de l’héritage du savant et égyptologue sénégalais, souligne que la critique est constitutive de la démarche intellectuelle en ce qu’elle peut contribuer à faire avancer la science et la pensée.
Il note d’ailleurs que c’est de cette manière que Cheikh Anta Diop a élaboré sa pensée et ses théories, ajoutant que l’auteur de "Nations nègres et culture" (1954) "n’a pas dit qu’il avait trouvé la solution à tous les problèmes, ou que ce qu’il dit était de l’Evangile".